Impôts : 8 changements qui pourraient vous coûter très cher cette année

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La période des déclarations fiscales approche à grands pas. Dès le 10 avril 2025, les contribuables français pourront soumettre leur déclaration de revenus 2024. Face aux multiples changements introduits par la loi de finances, il devient essentiel de bien comprendre les nouvelles règles fiscales pour optimiser sa situation. Découvrez les principales modifications qui impacteront votre déclaration cette année.

Les modifications importantes du barème fiscal et des déductions

L’actualisation du barème fiscal constitue la première évolution majeure pour 2025. Après un vote tardif du budget en février, le gouvernement a enfin intégré l’inflation de 1,8% dans les tranches d’imposition. Cette revalorisation évite à 800 000 foyers non imposables d’entrer dans l’impôt et permet à près de 20 millions de contribuables de maintenir une pression fiscale stable.

Pour une part fiscale, le nouveau barème s’établit comme suit: aucune imposition jusqu’à 11 497 euros, puis application d’un taux de 11% entre 11 497 et 29 315 euros. Les revenus entre 29 315 et 83 823 euros sont imposés à 30%, ceux entre 83 823 et 180 294 euros à 41%, et au-delà de 180 294 euros le taux atteint 45%. Les contribuables peuvent désormais utiliser le simulateur fiscal officiel mis en ligne en mars pour estimer leur imposition.

Une nouvelle disposition cible spécifiquement les personnes âgées et en situation de handicap. Un abattement spécial pouvant atteindre 2 796 euros s’applique pour les revenus inférieurs à 17 510 euros. Entre 17 510 et 28 170 euros, cet abattement est réduit à 1 398 euros, puis disparaît au-delà. Pour un couple marié ou pacsé, l’abattement est doublé si les deux membres remplissent les conditions requises. L’administration fiscale applique automatiquement cette réduction sans démarche particulière.

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Les professionnels de l’hôtellerie-restauration bénéficient quant à eux du maintien de la défiscalisation des pourboires. Cette mesure, instaurée il y a trois ans, exonère ces gratifications de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales, offrant ainsi un avantage non négligeable pour les salariés du secteur.

Les nouvelles dispositions pour les dons et la rénovation énergétique

Le budget 2025 élargit le champ des réductions fiscales liées aux dons. Les associations accompagnant les victimes de violences domestiques deviennent à la réduction fiscale de 75% jusqu’à 1 000 euros de dons. Au-delà de ce plafond ou pour d’autres organismes reconnus d’utilité publique, la réduction s’établit à 66% du montant versé.

Face à la catastrophe naturelle ayant frappé Mayotte, les autorités fiscales ont mis en place une mesure exceptionnelle. Les dons destinés à l’île, sinistrée par le cyclone Chido fin 2024, bénéficient d’une réduction fiscale de 75% pour les versements effectués entre le 17 décembre 2024 et le 17 mai 2025. Le plafond de cette réduction est fixé à 2 000 euros annuels, applicable aux revenus 2024 puis 2025. Attention en revanche, ces avantages ne concernent que les foyers imposables.

La transition écologique figure également parmi les priorités fiscales. Les travaux de rénovation énergétique bénéficient désormais d’une TVA réduite à 10% voire 5,5% au lieu du taux normal de 20%. Cette dernière s’étend aux réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables. En revanche, l’installation de chaudières à énergies fossiles perd cet avantage, excepté pour l’entretien et les réparations.

Les dons familiaux destinés à financer la rénovation énergétique d’un logement profitent d’une exonération de droits de donation sous certaines conditions. Ces versements doivent être effectués au profit d’un descendant direct ou d’un neveu/nièce, dans la limite de 100 000 euros par donateur et 300 000 euros par bénéficiaire.

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Les changements administratifs et mesures spécifiques

Pour mieux contrôler l’utilisation des crédits d’impôt liés aux services à la personne, l’administration fiscale introduit une nouvelle obligation déclarative. Les contribuables ayant bénéficié de prestations telles que ménage, soutien scolaire ou jardinage devront désormais préciser l’identité de l’organisme prestataire. Cette mesure vise à « tracer » l’utilisation du crédit d’impôt et prévenir les abus potentiels. Les contribuables concernés devront également compléter le formulaire spécifique « 2024 RICI ».

Le secteur agricole n’est pas en reste avec plusieurs mesures de soutien fiscal. Des déductions spécifiques concernent l’épargne de précaution et les exploitations de vaches laitières. Le budget annule également les hausses prévues sur le gazole non routier utilisé pour les travaux agricoles et forestiers, tout en élargissant les possibilités d’exonération de taxe foncière pour les terres agricoles.

Enfin, une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) fait son apparition pour les ménages les plus fortunés. Elle concerne les foyers disposant en 2024 d’un revenu fiscal supérieur à 250 000 euros pour une personne seule ou 500 000 euros pour un couple, mais dont le taux d’imposition effectif reste inférieur à 20%. Cette nouvelle contribution vise à porter leur imposition effective à au moins 20% de revenus 2024.

La campagne de déclaration débutera donc le 10 avril 2025. Si la date limite de soumission n’est pas encore définitivement arrêtée, elle devrait comme année se situer vers la fin juin, avec des variations selon les départements de résidence. Les contribuables sont invités à consulter le site officiel des impôts pour connaître les échéances précises applicables à leur situation.

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