Quitter son emploi volontairement et continuer à percevoir des allocations chômage sans être obligé de s’investir pleinement dans un nouveau projet, c’est possible. En France, des milliers de personnes pourraient en bénéficier dans certaines conditions bien précises. Focus sur cette situation peu connue.
Résilier un contrat de travail et toucher les allocations chômage
Dans certains cas, il est envisageable de démissionner et de recevoir des indemnités chômage sans passer par une rupture conventionnelle du contrat de travail. Contre toute attente, ce sont eux-mêmes les services de Pôle emploi qui reconnaissent que, dans certaines circonstances, le versement d’indemnités lors d’un déménagement avec mise en place d’un PACS (pacte civil de solidarité) ou d’un mariage peut être autorisé.
S’installer avec son conjoint et changer de lieu de résidence
- Le premier élément crucial pour qu’une démission soit « légitime » et permette de bénéficier d’allocations chômage est la mise en place d’un PACS ou d’un mariage impliquant un changement de domicile.
- Pôle emploi insiste sur le fait qu’il doit exister un lien de cause à effet entre la démission et le changement d’adresse : autrement dit, il ne suffit pas de déménager au bout de la rue pour prétendre aux allocations.
- Il n’existe en revanche pas de distance minimale entre l’ancien emploi et le nouveau lieu de vie pour permettre la délivrance des indemnités.
Quelles conditions pour percevoir des allocations chômage après une démission ?
Pour toucher les allocations chômage, il est nécessaire que l’employé déménage dans une nouvelle municipalité et soit suffisamment isolé de son ancienne entreprise. En pratique, cela signifie qu’il ne doit pas disposer de moyens de transport direct lui permettant de se rendre facilement sur son précédent poste. Toutefois, Pôle emploi reconnaît qu’il est difficile de déterminer avec précision à partir de quel moment on peut estimer qu’une personne est « isolée » de son emploi.
Fournir des preuves pour valider la situation
Afin de vérifier que vous répondez bien aux critères énumérés ci-dessus, plusieurs documents justificatifs devront être fournis :
- Une attestation d’enregistrement du PACS ou de mariage
- Un justificatif de changement d’adresse (quittance de loyer par exemple)
- Des éléments prouvant l’impossibilité de poursuivre l’emploi précédent (par exemple, résultats d’une recherche d’appartement pendant plusieurs mois sans succès, problèmes de transport…).
C’est alors à Pôle emploi de statuer au cas par cas sur le versement éventuel des allocations chômage et de la durée de celle-ci.
Attention aux abus et aux fraudes
Ainsi, il apparaît que des milliers de Français pourraient bénéficier d’allocations chômage en démissionnant légitimement lors d’un changement de situation familiale. Toutefois, il est important de rappeler que les contrôles sont réguliers et que les sanctions en cas de fraude ou d’abus peuvent être sévères, allant jusqu’à la suppression définitive des droits aux allocations chômage et au remboursement des sommes indûment perçues.
Il peut également être judicieux de se renseigner auprès des services de Pôle emploi avant de prendre une telle décision, afin d’évaluer les risques encourus et les possibilités réelles d’obtenir des indemnités.
Pour conclure
Quitter son travail volontairement pour s’installer avec un conjoint ou un partenaire civil et percevoir des allocations chômage est donc une réalité méconnue mais bien existante. Cependant, l’allocation n’est accordée que sous certaines conditions précises nécessitant des preuves solides pour valider la situation, et il convient d’être extrêmement vigilant quant à la régularité et la légitimité de ses démarches pour éviter toute sanction.