Les changements du 1er avril 2025 toucheront le quotidien de nombreux Français. Plusieurs réformes importantes entrent en vigueur, affectant les allocations sociales, l’assurance chômage, les arrêts maladie et d’autres aspects de la vie courante. Ces modifications auront un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages et méritent d’être connues pour mieux anticiper leur effet sur le budget familial.
Revalorisation des aides sociales et changements immobiliers
Au printemps 2025, les prestations sociales connaissent une revalorisation significative. Les aides distribuées par les caisses d’allocations familiales augmentent de 1,7% à partir du 1er avril. Cette hausse concerne notamment le RSA, qui pour une personne seule passe de 635,71€ à 646,52€ mensuels, soit un gain de 10,81€. Les bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé verront leur aide grimper de 17,27€, atteignant désormais 1033,32€ mensuels contre 1016,05€ auparavant.
La prime d’activité n’est pas en reste avec une progression de 10,58€ pour une personne isolée sans enfant, passant ainsi de 622,63€ à 633,21€ par mois. D’autres aides comme les allocations familiales, l’allocation de rentrée scolaire, l’aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales ou encore la prestation d’accueil du jeune enfant bénéficient également de cette revalorisation.
Côté immobilier, des nouvelles contrastées attendent les Français. Les droits de mutation, communément appelés « frais de notaire », subissent une augmentation dans la plupart des départements. Le budget 2025 autorise les collectivités à relever de 0,5 point ces frais sur les transactions immobilières, avec un plafond désormais fixé à 5%. Une bonne nouvelle toutefois : les primo-accédants, c’est-à-dire les personnes n’ayant pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années, sont exemptés de cette hausse.
En parallèle, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) voit son champ d’application élargi. Ce dispositif sans intérêts ni frais de dossier, destiné aux primo-accédants sous conditions de ressources, s’étend désormais à l’ensemble des logements neufs sur tout le territoire national, et non plus uniquement dans les zones tendues. Cette mesure restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2027, offrant ainsi une opportunité étendue d’accession à la propriété.
Nouvelles règles pour le chômage et les arrêts maladie
L’assurance chômage connaît plusieurs modifications majeures à partir du 1er avril. La mensualisation des allocations constitue un changement important : désormais calculées sur une base de 30 jours par mois et non plus sur 365 ou 366 jours annuels, cette nouvelle méthode entraîne une perte équivalente à cinq jours d’indemnisation par an, voire six lors des années bissextiles.
Les bornes d’âge évoluent également, conséquence directe de la réforme des retraites. L’âge minimal pour bénéficier de 22,5 mois d’indemnisation passe de 53 à 55 ans. De même, le seuil donnant droit à 27 mois d’allocation est relevé de 57 à 59 ans. Pour les autres demandeurs d’emploi, la durée maximale d’indemnisation reste fixée à 18 mois.
Un point positif d’un autre côté : l’allongement de la durée d’indemnisation, auparavant réservé aux chômeurs de 53 et 54 ans, s’étend désormais à tous les allocataires âgés d’au moins 55 ans à la fin de leur contrat de travail. Cette mesure permet d’obtenir 137 jours supplémentaires d’indemnisation à condition de suivre une formation.
Le régime des arrêts maladie se durcit considérablement avec l’entrée en vigueur des dispositions prévues dans le budget de la Sécurité sociale. Jusqu’à présent, l’indemnisation s’élevait à 50% du salaire brut dans la limite de 1,8 SMIC. Ce plafond est abaissé à 1,4 SMIC, ce qui peut représenter une perte allant jusqu’à 17 euros par jour pour les salariés concernés.
Cette réduction des indemnités journalières peut être compensée par l’employeur, qui complète souvent la différence entre l’indemnité et le salaire habituel. Par contre, cette pratique n’étant pas obligatoire, deux situations peuvent se présenter : soit l’entreprise assume ce surcoût, soit le salarié subit une baisse de revenus pendant son arrêt de travail.
Coût de la vie et voyages : ce qui évolue aussi
Concernant l’énergie, la situation reste relativement stable. Depuis la disparition des tarifs réglementés il y a près de deux ans, la Commission de régulation de l’énergie publie mensuellement ses prix « repère » pour la vente de gaz naturel aux particuliers. En avril 2025, ces tarifs indicatifs retrouvent leurs niveaux de février, après une infime baisse en mars. Les consommateurs paieront donc 0,15305€ TTC par kilowattheure pour l’eau chaude sanitaire et 0,12412€ TTC pour le chauffage en moyenne.
Les voyageurs à destination du Royaume-Uni doivent s’attendre à une nouvelle formalité et un coût supplémentaire. À partir du 1er avril, toute personne souhaitant se rendre sans compter-Manche devra posséder une « autorisation de voyage électronique » (ETA) facturée 10 livres sterling, soit environ 12 euros. Ce document, valable deux ans ou jusqu’à expiration du passeport, couvre plusieurs séjours ne dépassant pas six mois chacun. Au-delà de cette durée, un visa devient nécessaire. Cette nouvelle procédure administrative rend désormais impossible les départs improvisés vers la Grande-Bretagne.
Du côté de la Belgique, des changements interviennent dans la réglementation du tabac. Nos voisins belges interdisent désormais la visibilité des produits du tabac dans tous les points de vente, qu’il s’agisse de supermarchés, bureaux de tabac, stations-service ou boutiques de détaxe. Cette mesure s’applique également aux cigarettes électroniques. L’objectif est de réduire l’exposition et l’attrait de ces produits, particulièrement auprès des jeunes consommateurs. En France, aucune nouvelle mesure concernant le tabac n’entre en vigueur au 1er avril, les dernières augmentations de prix remontant au début de l’année 2025.